« La blessure la vulnérabilité sont des lieux que tu fuis depuis toujours.
Une bête immonde à qui tu refuses l’amour.
Tout autour d’elles tu as érigé de grosses armures.
Préférant pour les masquer t’envelopper dans de belles parures.
Toute ta vie, tu n’as pas voulu les regarder.
Tu les masques et tournes autour sans jamais les embrasser .
Pourtant, la blessure te lancine même si tu ne sais plus trop pourquoi.
Elle te cause toujours beaucoup de tracas et d’émois.
Et tu montes des stratégies de défense pour l’éviter.
Tu hurles, tu fuis ou tu te soumets.
Pour éviter d’enfin la regarder.
Pourtant tu veux t’en libérer et faire tomber tes armures ?
Mais sais-tu qu’il n’y a pas d’autres choix que de passer à travers la fissure de ta blessure?
Car si elle n’est pas vue et sentie.
Elle t’aspirera dans son vortex infini.
Tout le monde a dans son intime quelque chose de douloureux.
Et on nous a appris qu’il faut le masquer et le renier pour vivre heureux.
Mais plus tu nies ce qui fait mal et fais le sourd,
Plus ce mal se fait lourd.
Ton gardien t’empêche d’approcher le dragon.
Pensant que c’est la seule façon que tu restes un gai luron.
Et un conflit en toi s’installe entre ta surface et le fond de ton être.
Entre le joli masque que tu montres, et la profondeur de ton mal-être.
Quelle est cette blessure avec laquelle tu joues à cache-cache ?
Pourtant sans elle tu es incomplet et sans saveur.
Car c’est grâce à elle que tu trouveras ta lueur.
Une graine nait dans les profondeurs,
Dans l’antre de la terre et sa noirceur.
Elle trempe dans les marécages et se nourrit des cadavres de la nature.
Elle puise dans la nappe phréatique sa nourriture.
Si tu ne sais pas aller dans tes profondeurs
Tu seras exsangue et sans cœur.
Il est temps de planter ta conscience dans ce marécage de peurs.
Il est temps d’embrasser tes émotions lourdes et tes pleurs.
Mets ton soleil sur cette nappe phréatique d’eau et de terre.
Fais alliance entre la plus pure de tes lumières avec la plus noire de tes misères. L’arc en ciel naît quand il y a de la pluie et du soleil…
Tu es avant tout un être sensible.
Si tu refuses tes cicatrices, tu deviens une machine.
Sentir l’épine de ta blessure te permet d’accéder à ton âme ;
Car c’est la sensation, le senti qui te relie à ton âme et à sa flamme.
La sensation est le réceptacle qui accueille le divin et le sacré.
Chacune de tes blessures que tu embrasses et que tu ne fuies plus,
Peuvent te ramener dans le berceau de la connexion à ton âme que tu avais perdue.
-Au Nom du Corps… Caroline Gauthier-