Nos sociétés contemporaines ont mis en lumière les écarts qui existent entre les sexes dans les salaires, leur représentation en politique ou à des postes de direction toute industrie confondue. Mais il existe un autre écart entre les genres, encore plus grand, qui ne retient pas beaucoup l’attention: c’est l’écart de richesse.

Au-delà de l’écart salarial, mettez en perspective que les femmes prennent plus de temps que les hommes en dehors de leur carrière pour s’occuper des enfants ou de parents vieillissants. Et les situations de confinement avec le télétravail que nous vivons actuellement fragilisent les femmes qui sont encore plus vulnérables en matière de disponibilité professionnelles.

Tous ces éléments confondus se transforment sur une vie d’épargne en un écart de richesse qui laisse les femmes avec moins que les hommes en ressources financières totales, y compris les revenus, les investissements, l’épargne-retraite et la propriété.

Par conséquent, une femme à la retraite peut avoir accumulé jusqu’à 2 fois moins qu’un homme, en supposant que les deux gagnent un salaire médian et que la femme a pris trois pauses au cours de sa carrière pour s’occuper des enfants, des parents et d’un conjoint, tandis que son partenaire a continué à travailler.

Ce n’est pas seulement une question de parité. Les femmes, en moyenne, vivent cinq ans de plus que les hommes, ce qui leur laisse moins de temps pour financer ce qui peut souvent être une retraite plus longue et plus coûteuse.

À 85 ans, les femmes sont plus de deux fois plus nombreuses que les hommes, et 84% des centenaires sont des femmes. « cf ined “. Plus des trois quarts des veuves sont des femmes, ce qui signifie que de nombreuses femmes seront seules et financièrement autonomes dans leurs dernières années.

Les femmes, en moyenne, prennent leur retraite deux ans plus tôt que les hommes, souvent pour rejoindre un conjoint plus âgé à la retraite – ou pour prendre soin de lui. Mais lorsque les femmes finissent par avoir besoin d’aide, elles sont souvent seules.

En France le chiffre est stupéfiant, une pension moyenne est inférieure de 800 euros brut pour le genre féminin.

La pension des femmes est effectivement largement en-dessous de celles des hommes : 42% inférieure pour les droits directs, selon les chiffres de la Drees, la direction des études et statistiques du ministère de la Santé.

La longévité est un problème critique pour les femmes, probablement l’une des principales raisons pour lesquelles les besoins des femmes sont si différents de ceux des hommes en terme d’épargne et d’investissement ! Pourtant, selon le rapport, la plupart des modèles de planification financière sont créés en tenant compte des cheminements de carrière, des salaires, de la durée de vie et des préférences des hommes. Les pauses de carrière peuvent toutefois réduire les ressources financières des femmes. Après avoir tenu compte de la perte de revenu et des promotions manquées, l’écart de rémunération auquel les femmes avec enfants sont confrontées est trois fois plus élevé que celui auquel sont confrontées les femmes sans enfants, selon le rapport.

Mais la bonne nouvelle est que l’écart se réduit de plus en plus. Si les réformes des retraites allongent effectivement les durées de cotisation, les femmes font de plus en plus de carrières complètes et à de meilleurs postes. Et au final, petit à petit, les inégalités entre les hommes et les femmes sur la retraite se réduisent lentement. Selon la Drees, les femmes de plus de 80 ans touchent une pension directe inférieure de 53% par rapport aux hommes mais l’écart tombe à 35% chez les 65-69 ans.

Être parent qui travaille comporte des défis pour les deux sexes, mais environ 41% des mères interrogées dans le rapport ont déclaré que cela rendait plus difficile l’avancement de leur carrière, contre seulement 20% des pères.

Il ne s’agit pas seulement de prendre soin des enfants. Les femmes fournissent également les deux tiers des soins aux personnes âgées. Les femmes sont deux fois plus susceptibles que les hommes d’avoir au moins une année sans revenu pour leur sécurité sociale.

Ces interruptions signifient également que les femmes peuvent avoir moins de moyens d’augmenter leur richesse, y compris les avantages des choix de carrière et des promotions dont les hommes sont plus susceptibles de profiter.

Une façon d’éviter d’avoir à faire plus avec moins est d’économiser plus et d’investir. Mais ici aussi, les femmes se heurtent à des défis.

L’enquête de l’assureur NN publiée novembre 2020 se focalise sur la préparation des hommes et des femmes à la retraite et il en ressort que ces dernières, en particulier celles âgées de 35 à 49 ans, semblent peu préparées. Ainsi, 56% des répondantes âgées de 35 à 49 ans ont déclaré disposer de produits d’épargne-retraite fiscalement avantageux, contre 62% des sondés du même âge. Les femmes de cette tranche d’âge bénéficient également moins d’une pension complémentaire de la part de leur employeur, (45%, contre 54% des hommes) et d’actions, fonds, obligations ou autres produits financiers (24%, contre 35% des hommes).

Et si les personnes interrogées dans le rapport étaient aussi confiantes que les hommes dans la plupart des tâches financières, s’il y en a une où il y a un écart notable: c’est l’investissement.

En fait, 61% des femmes interrogées pour ce rapport ont déclaré qu’elles préféreraient parler de leur propre mort plutôt que de l’argent. Cela semble se refléter dans les pages des magazines féminins. Lorsque j’examine le contenu éditorial dans les 15 principaux magazines féminins je n’ai trouvé que quelques pages qui se comptent sur les doigts d’une seule main avec du contenu lié aux finances personnelles. Environ 60% des femmes interrogées ont cité le manque de connaissances comme le principal obstacle à l’investissement. L’industrie de la finance et d’ailleurs tous les outils de simulations en gestion de patrimoine, simulation de retraite selon les femmes interrogées s’adressent traditionnellement aux hommes – une statistique qui est restée relativement constante malgré que l’industrie en parle depuis des années.

Revenons un instant sur l’inégalité des revenus. Selon le CES / Eurostat au rythme actuel, si rien n’est fait pour atténuer les inégalités salariales, il faudra attendre l’an 2104 en Europe. Selon la même source entre 2010 et 2018 l’écart ne s’est réduit que de -1%, et la France n’a réduit cet écart que de 0.1%.

Pour combler les lacunes majeures qui persistent, nous devons continuer à faire évoluer les conversations sur le bien-être financier des femmes. Au cours des dix dernières années j’ai vu certaines banques anglo-saxonnes avoir compris que le marché des femmes entrepreneures en affaires mais aussi entrepreneures de leur vie représentaient une manne, en adoptant une approche davantage axée sur la pédagogie, avec des objectifs de planification de la retraite, et un langage qui reflète les préférences des femmes. La banque a également créé des partenariats pour offrir des cours gratuits d’éducation financière et former ses conseillers financiers sur des questions liées à l’état d’esprit de la finance, de la gestion de l’argent, les aide à casser le plafond de verre et prendre le pilotage de leur vie financière!

 L’incitation pour l’industrie à aider les femmes à réduire cet écart continue de croître… si vous êtes curieuses de connaître votre profil en matière d’argent je vous invite á vous tester sur le quiz https://martinelouis.com/quiz-argent/